Derrière ce mouvement de protestation contre la vie chère, c’est le poids de l’histoire qui conduit toute une population à se révolter. Comment l’État français a-t-il pu laisser un territoire de la République avec 27 % de sa population vivant sous le seuil de pauvreté ? Comment justifier de tels écarts de prix avec la métropole ? Pourquoi, après les grandes mobilisations de 2009, en est-on toujours au même point ?
Quand des grands groupes, appartenant à des héritiers d’une sombre période coloniale, possèdent 52 % des terres agricoles et 20 % de l’économie locale, qu’ils prétextent l’augmentation des taxes pour justifier celle des prix et faire encore plus de profits, qu’ils en arrivent à polluer des terres pour augmenter les rendements, c’est toute la population qui se retrouve victime d’une politique capitaliste portée à son paroxysme. Si l’esclavagisme a été aboli, l’exploitation perdure.
La persistance des fragilités économiques et sociales des territoires ultramarins, essentiellement due à leur dépendance à la relation exclusive avec l’Union européenne et à l’imperméabilité avec leur environnement régional, n’est plus acceptable. Les conséquences sont nombreuses : un niveau de vie inférieur à celui de la métropole, une mortalité infantile plus élevée, un taux de chômage et de décrochage scolaire important. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable est plus élevé dans les DROM que dans l’Hexagone, parce que le service public y est défaillant : règles d’assainissement non respectées, réchauffement climatique, stations d’épuration et réseaux non conformes… Un exemple parmi tant d’autres de la gestion catastrophique et inacceptable de l’État.
Le secteur de la santé n’est pas non plus épargné. Établissements de santé en manque d’effectifs et en difficulté de gestion, densité en médecins très faible, organisation des soins rendue com plexe par le manque de structures médicales, fréquence élevée des maladies chroniques, mortalité périnatale et infantile en sont les conséquences.
Parce que cette situation n’a que trop duré, le syndicat SUD Santé soutient les populations d’outre-mer et appelle à la mobilisation de tous pour qu’enfin ces territoires de la République soient traités de la même manière qu’en métropole. Le coût de la vie, l’accès à l’éducation et aux soins, l’accès aux services publics doivent être les priorités de nos luttes. En République, il ne peut y avoir de citoyens de seconde zone !