Le #MeToo à l’hôpital fait la une de la presse ces derniers temps, alors qu'à plusieurs reprises des témoignages avaient déjà été mis en lumière. Mais il aura fallu la dénonciation Pr Karine Lacombe proche du gouvernement envers un confrère Dr Patrick Pelloux pour que le sujet revienne sur le devant de la scène.

Le #MeToo à l'hôpital est désormais au cœur des débats, les femmes ainsi que les hommes voient leur parole libérée concernant les violences sexistes et sexuelles.

Nous savions que le silence entourant les agissements à l'hôpital allait être brisé, mais quand ? Quand une personnalité connue ferait-elle la « une » des journaux ? Quand cette parole serait-elle enfin entendue et reconnue ? Après avoir dénoncé les fresques obscènes ornant les salles de garde et obtenu leur effacement, restait cependant l’essentiel : dénoncer l'inadmissible omerta sur le harcèlement sexuel mais aussi moral.

Peut-on croire que parmi toutes les femmes travaillant à l'hôpital, celles subissant un harcèlement resteraient silencieuses ? Il est vrai que pour le corps médical, obtenir la validation par le senior de son stage d'internat peut en dissuader plus d'une de dénoncer ce même senior. De même, pour les étudiants paramédicaux, certains estiment qu'ils n'ont que peu de "poids" pour dénoncer de tels comportements.

Et pourtant, peut-on fermer les yeux sur les propos, les gestes, les attitudes ? Peut-on accepter et considérer ces attitudes comme « normales » ?

La sous-culture carabine (que seule notre organisation syndicale a dénoncé en instance y compris face aux médecins en conseil de surveillance), les us et coutumes de l’hôpital doivent être dénoncées quand celles-ci portent atteinte à la dignité des agents. L’égalité homme/femme et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes doivent rester le fil rouge de nos actions quotidiennes, parce que si nous constatons l’engagement de la direction générale sur ce sujet à travers la mise en place d’une plateforme de signalement institutionnelle, de « maison des femmes » dans plusieurs de nos hôpitaux, il nous reste encore beaucoup à faire, en particulier sur l’égalité salariale et la participation des femmes dans la gouvernance.

Quelques exemples

· Propositions sexuelles non désirées : Un médecin, un supérieur hiérarchique ou un collègue fait des avances sexuelles non sollicitées en échange de faveurs professionnelles ou de promotion.

· Commentaires ou blagues à connotation sexuelle : Des remarques déplacées sur l'apparence physique, la vie intime ou les caractéristiques sexuelles d'un collègue ou d'un subordonné.

· Touchers inappropriés : Des contacts physiques non désirés, tels que des caresses, des frottements ou des attouchements, sans consentement de la personne concernée.

· Environnement de travail hostile : Création d'un environnement de travail intimidant ou hostile basé sur le sexe, par le biais de remarques, de comportements ou de plaisanteries à caractère sexuel.

· Utilisation de pouvoir ou de coercition : Un supérieur hiérarchique utilise son autorité pour obtenir des faveurs sexuelles, menaçant de sanctions professionnelles en cas de refus.

· Exhibitionnisme : Exposition non consentie à des comportements ou des images à caractère sexuel, tels que montrer des images pornographiques ou se déshabiller devant un collègue.

· Cyberviolence sexuelle : Harcèlement par le biais de messages électroniques, de courriels, de textos ou de publications en ligne à caractère sexuel ou offensant.

 



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